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Dieu est fidèle en tout temps !

Kiet et Frauke nous racontent 


– Une rencontre en Allemagne-

À l’époque, j’étais (Kiet) étudiant en quatrième année d’école d’ingénieur à Épinal. Je devais effectuer un stage auprès d’un fabricant de machines de textiles. C’était dans le cadre d’un échange franco-allemand dans le nord-est de l’Allemagne. C’est là-bas que j’ai rencontré celle qui allait devenir ma femme.  J’ai vu cette dame-là qui travaillait alors dans le textile.
Quant à moi (Frauke), j’étais une jeune allemande chrétienne luthérienne, orpheline de père et de mère. J’étais en formation pour diriger un petit atelier de confection. Je supervisais la création des modèles. Au sein de mon atelier, les machines utilisées étaient la propriété d’une firme allemande. Ces machines permettaient la teinturerie, le tissage, la filature de toutes sortes de vêtements.


– Un départ pour le Vietnam –

Peu après notre mariage, la firme allemande dans laquelle nous travaillions a souhaité s’étendre au Vietnam. Je (Kiet) suis alors embauché par des Allemands en tant que technico-commercial afin d’être «renvoyé» chez moi au Vietnam afin de les y représenter et  d’y vendre des machines de textiles. Par la suite, j’ai travaillé pour une société américaine. Pour nous rendre au Vietnam, nous avons réalisé un long voyage par voie terrestre et maritime. Nous avons travaillé trois ans dans le textile jusqu’à la naissance de notre fille Sabine, en 1963 où ma femme a débuté une nouvelle carrière.


– Une nouvelle vie au Vietnam –

Quelques temps après l’indépendance du Vietnam, une compatriote allemande, mariée également à un Vietnamien, m’a (Frauke) demandé d’enseigner l’allemand et l’anglais. Un couple mixte, parlant anglais et allemand, ce n’était pas si courant.  J’ai obtenu un diplôme d’enseignante au Centre culturel Vietnamo-anglais. Pendant plusieurs années, j’ai enseigné l’anglais au Vietnam, puis l’allemand plus tard en France. Nos enfants, quant à eux, fréquentaient une école française au Vietnam. Nous avons dû être évacués du Vietnam en 1975.  Nous tenons à souligner que durant  toute notre vie  au Vietnam le Seigneur a été présent. Nous en tirons quatre faits marquants :

  • Bien qu’étranger, Kiet a eu un poste d’ingénieur dans le textile sans aucune attente
  • Kiet a été « renvoyé » au Vietnam pour y travailler
  • Nous sommes sortis en vie du Vietnam. Quel miracle (au vu du contexte politico-social de l’époque) !
  • En mai 1968, après une grande offensive des communistes à Saïgon, Dieu a permis à Kiet de retrouver un travail sans même passer d’entretien d’embauche. En effet, l’ingénieur en poste a démissionné par crainte de représailles pendant que Kiet se présentait simultanément

– Deux rencontres avec le Seigneur –

                         -Pour Kiet- 

En 1975,  au moment de l’évacuation, les communistes sont à l’entrée de Saïgon. Nous savions les choses terribles qu’ils faisaient subir aux familles comme la notre qui travaillaient pour les Américains. Une employée de l’ambassade allemande a fait le nécessaire pour rapatrier notre famille. Elle nous a dit : « d’ici 24 heures, l’Allemagne enverra des avions pour évacuer tous ses ressortissants ». Malheureusement, j’avais la nationalité vietnamienne et non allemande.  Les Vietnamiens allaient dans des camps et non dans des avions. Toute la famille a donc eu très peur. Lors du départ pour l’aéroport, un officier civil et un officier militaire étaient chargés du contrôle.  Il y a eu beaucoup de négociations par l’ambassadeur lui-même pour mon cas et celui d’un autre vietnamien dont la femme était également allemande.  Les hommes vietnamiens ne devaient pas quitter le territoire.  La négociation a duré toute la journée mais n’a hélas rien donné. Nous avons dû rentrer chez nous et cela plusieurs jours de suite.  Puis, un jour nous avons obtenu l’autorisation de partir. De nouveau, nous nous sommes rendu à l’aéroport. Nous avions repris courage. Nous étions au niveau des escaliers menant à la salle d’embarquement, persuadés que nous y arriverons. Mais arrivés au milieu de l’escalier, un monsieur nous a interpellé : “vous devez descendre, vous n’avez pas le droit de partir !”.  J’ai (Kiet) dû suivre l’officier.  Frauke a dit alors aux enfants  : ” Bon,  il faut prier maintenant !”. À ce moment-là, nous ignorions que la belle-soeur de Kiet connaissait quelqu’un qui connaissait quelqu’un… Ni moi, ni Frauke ne savons ce qui s’est réellement passé mais j’ai finalement pu partir avec ma famille.

Pendant le temps de la négociation pour mon retour en France, j’ai prié et promis une chose à Dieu : “Si tu me laisses partir, je me fais baptiser et m’engage à suivre Jésus ». Car à ce moment-là, je suivais Frauke dans l’Eglise luthérienne mais sans y être engagé. Dieu a répondu à ma prière et je me suis engagé en tenant parole jusqu’à présent. Je remercie Dieu pour Sa fidélité et tous les soins qu’Il a apportés à ma famille avant la guerre, durant celle-ci et jusqu’à ce jour.

                         -Pour Frauke-

Mon père est mort à la guerre. Avec Dieu, pas de hasard, tout était préparé d’avance pour moi. Je ne vais pas tout raconter, ce serait trop long.
Lorsque j’ai vécu avec ma mère, je n’ai pas eu d’enseignements bibliques. Ma mère était fille de pasteur mais elle avait perdu son père très jeune elle aussi. Pendant la guerre, ma mère faisait cette prière : “Fais que l’Allemagne gagne la guerre et que mon mari revienne en vie”. Elle n’a eu ni l’un, ni l’autre. Voilà tout ce que je connaissais du Seigneur.
Alors que j’avais dix ans, ma mère est décédée d’un cancer. Elle avait une amie dont le père était pasteur. C’est donc tout naturellement que j’ai été placée en pensionnat chrétien pendant six ans, soit jusqu’à mes seize ans. Là-bas, j’ai rencontré le Seigneur. Il y avait beaucoup d’enseignements chrétiens. Nous priions. Nous chantions. Nous faisions de la musique. J’ai été confirmée, ce qui chez les luthériens représentent un engagement envers le Seigneur. Mais après ce temps de pensionnat, je n’y pensais plus vraiment. Je me suis mariée. J’ai eu des enfants. Et il y a eu le Vietnam.  Durant cette période, alors que j’étais heureuse, que ma vie était facile, je me posais des questions, beaucoup de questions sur le sens de la vie.
La directrice de l’établissement où j’enseignais était une missionnaire écossaise.  Elle me prêtait beaucoup de livres de témoignages. J’aimais lire. C’est par ces livres que ma foi est devenue plus profonde. En effet, au pensionnat, j’avais accepté le Seigneur, mais j’étais jeune et ma relation avec Dieu était très superficielle.
Je vivais bien avec Kiet. Nous étions heureux. Nous ne manquions de rien. Nous menions une vie aisée avec un chauffeur, une cuisinière, une nourrice pour s’occuper des enfants, en plus de ma belle-mère qui venait pour tout surveiller. Mais je réfléchissais au sens de ma vie par le biais de ces livres.
Un jour, la missionnaire m’a remis un Nouveau Testament en allemand courant. Il contenait de petites explications. Je ne connaissais jusque-là que la Bible luthérienne. C’est alors que je suis littéralement tombée amoureuse de Jésus-Christ et me suis à nouveau engagée avec Lui  mais de manière plus profonde. J’ai laissé la Parole pénétrer mon cœur et Jésus m’a saisie. C’était dans les années 70.


– Des miracles au sein du foyer –

Dieu a opéré des miracles dans la vie de chacun de nos enfants.

 -Pour Sabine-

Nous habitions en face de l’ambassade américaine au deuxième étage d’une maison. L’ambassade était alors menacée. Sabine était agée à peine d’un an et demi. Elle était gardée par la bonne à la maison pendant que nous travaillions non loin de là.  Ce jour-là, sous les coups de onze heures, il y a eu une explosion juste devant l’ambassade.  Le séjour de la maison était ouvert et sans vitre du faite des fortes chaleurs locales. Mais la bonne, ayant un mauvais pressentiment, n’a pas laissé Sabine jouer dans le séjour. Le plafond du grand salon s’est effondré, laissant 40 cm de débris sur le sol, mais Sabine était saine et sauve ! Après avoir entendu des coups de feu, la bonne a couru dans une autre pièce éloignée et a protégé Sabine avec son corps.  Elle aurait été probablement ensevelie si la bonne, très maternelle, n’avait pas  ressentie qu’il ne fallait pas laisser l’enfant seule dans la pièce. Merci Seigneur !

 -Pour Nicolas-

Je (Frauke) m’étais préparée personnellement à un accouchement sans douleur pour mon deuxième enfant. J’ai senti que le moment d’accoucher arrivait. Mais j’étais seule avec ma belle-mère. Hélas, il était trop tard pour me déplacer. Ma logeuse qui vivait l’étage en dessous était pharmacienne. Ne sachant que faire, ma belle-mère est descendue la prévenir. Or, il se trouvait que la nièce de la pharmacienne faisait des études de médecine en spécialité gynécologie. Elle venait quotidiennement déjeuner chez sa tante. Et ce jour-là, du fait de la grève à l’université, elle était venue plus tôt, juste au moment où Nicolas a pointé son bout de nez. J’ai donc accouché à la maison mais sans aucune douleur. Nicolas avait le cordon autour du cou mais la nièce de la pharmacienne a su exactement ce qu’il fallait faire. Merci Seigneur pour ces circonstances où tout était préparé par Toi !

-Pour Marco-

Marco avait deux ans environ. Il y avait un couloir dans notre maison avec deux portes permettant à Marco de faire le tour avec son tricycle. Ils pouvaient être deux sur le tricycle. Nicolas était le chauffeur et Marco était à l’arrière. Le Vietnam étant un pays où il fait chaud, il y avait donc du carrelage au sol. À un moment, Marco est tombé en arrière. Sa tête a cogné très fortement sur le carrelage.  Je (Frauke) l’ai pris et l’ai mis sur le lit dans notre chambre. Il ne réagissait plus, plus du tout. J’étais en panique : “Marco !  Marco !” Mais …rien. Les autres enfants étaient restés à jouer dans le salon. Ils pensaient que ce n’était pas grave. C’était entre Marco et moi.  Il a commencé à vomir. Je savais que c’était mauvais signe puisqu’il était inconscient. Je l’ai secoué. Je savais que quelque chose se passait dans son cerveau et que c’était grave. Là, j’ai crié à Dieu : “Seigneur, réveille Marco…”. J’avais à peine terminé ma prière, qu’il a ouvert les yeux et m’a dit : “Maman, j’ai faim ! “.  C’était comme s’il n’avait rien eu. Je remercie le Seigneur. J’ajoute que le Seigneur est toujours particulièrement généreux quand on est un nouveau chrétien.

Notre sortie du Vietnam fait également parti de l’un des miracles au sein de notre foyer. J’aimerais (Kiet) préciser qu’aujourd’hui, nous avons le privilège d’avoir une famille internationale ! Tous nos enfants et petits-enfants sont engagés dans l’Eglise. Le dernier baptême a eu le 10 février pour le dernier.


– Des conseils pour élever les enfants dans la Parole –

Il n’y avait pas d’école du dimanche dans notre église. Nous avons pu acheter des petits livres d’enfants avec des images. À l’église, j’étais une mère sévère. Les enfants n’avaient pas le droit de faire du bruit. J’avais toujours un tas de livres que j’apportés. Ils pouvaient regarder ces livres qui racontaient des histoires de la Bible avec beaucoup d’images et très peu de textes. À la maison, nous chantions, et ce, à 5 voix ! Nous les enseignions. Nous chantions. Nous priions aussi. Plus tard, quand nous sommes arrivés à l’église de Villiers-Le-Bel, nous obligions les enfants à aller à l’église. Madame Dixon, la femme de l’ancien pasteur,  faisait des groupes de jeunes le samedi. Quand les enfants disaient : “Maman, je n’ai pas envie d’y aller”, je les obligeais à y aller. Il faut bien les pousser à un moment. Plus tard, c’est l’Alliance Jeune qui était devenue très forte à ce moment-là. Les colonies chrétiennes ont pris le relais. Nos enfants ont pris leur engagement en colonie. Je reconnais que l’argent peut poser problème pour certaines de ces activités.  Il y avait à Marne-La-Vallée un pasteur qui transportait les enfants, ce qui réduisait les coûts. Je conseille aux parents  de ne pas trop écouter les enfants. Ce sont les parents les chefs de famille.  Il faut obliger les enfants à aller dans des rencontres chrétiennes tant qu’ils ne sont pas encore adultes. C’est tout ce que nous pouvons faire quand nous sommes parents. Nous pouvons les enseigner, les exposer à une ambiance chrétienne mais pour le reste c’est le Seigneur. Je pense que les parents ne doivent pas être trop “lâches” avec leurs enfants, en cédant à trop de choses comme à un excès d’écran (télévision, ordinateur, portable) le soir alors qu’il y a école le lendemain.

L’école du dimanche est importante pour les enfants. Il faut que les parents se lèvent. C’est important ! C’est pour cela que j’ai poursuivi cette activité jusqu’à 80 ans, faute de moniteurs à Villiers-Le-Bel. Mais là, il faut une relève. Nous pouvons tous apprendre à enseigner et il faut bien commencer un jour. Chacun des parents le fait déjà (théoriquement) à la maison avec ses propres enfants.


– Des versets encourageants –

  • Psaume 145:14 : Psaume de louange « L’Eternel soutient ceux qui tombent et il redresse ceux qui sont courbés. L’Eternel est près de ceux qui l’invoquent avec sincérité. Il entend leur prière. Il accomplit leur désir et Il les sauve.  (récité de mémoire par Frauke)
  • Le Psaume 121 a beaucoup encouragé notre famille en 2013 lorsque Kiet était malade

Notre rencontre se termine par le Psaume 91 que Frauke nous récite dans la joie que nous donne le Seigneur dans Sa grâce !

 

Annie et Sully B.

4 commentaires

Wawawa
8 juillet 2019 à 18 h 37 min

Amen 🙏🏿
Joli témoignage de vie avec le seigneur Jésus-Christ ; et qui est une vraie exhortation pour faire grandir encore plus notre foi.
Merci les frères pour ce partage 🙏🏿

Sally
8 juillet 2019 à 19 h 38 min

Waouh quel témoignage. Merci pour ce partage, cela est encourageant et montre la fidélité de notre Dieu.
Soyez bénis.
Merci d’exister😍

Alex
9 juillet 2019 à 7 h 55 min

Merci chers amis frère et sœur en Christ.
Votre témoignage nous encourage et rappelle a tous ce que le Seigneur nous enseigne
“Etre des témoins”.
Il nous permet aussi de mieux nous connaitre.
Qu’il vous garde encore longtemps parmi nous.

Merci

Sandrine
9 juillet 2019 à 17 h 41 min

Magnifique témoignage très touchant Que Dieu vous bénisse !

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